En quelques mots...
A vocation militaire depuis 1720, le terrain du Polygone vit défiler les armées du Kaiser, mais fut surtout le théâtre des premiers essais d'étranges machines que l'on appelaient aéroplanes.
Lors de la première guerre mondiale, une école de pilotage militaire sera basée au Polygone.Le 3 mai 1910, Emile Mathis, industriel strasbourgeois, présenta lors du premier meeting aérien, un monoplan qui survola symboliquement la cathédrale de Strasbourg à 60km/h : c'était le premier avion français à voler au-dessus de l'Alsace annexée.
1919 marque le retour de la présence française, avec une des plus prestigieuses unités de l'aviation de chasse : le groupe des Cigognes.
En 1920, le Polygone devient une plaque tournante pour les vols commerciaux vers les pays de l'est.
En 1921, arrive celui qui deviendra le plus célèbre des aviateurs écrivains : Antoine de Saint-Exupéry. Il y effectue son service militaire et c'est au Polygone qu'il apprendra à voler...
Durant la seconde guerre mondiale, le terrain servit d'école pour les futurs pilotes de la Luftwaffe.
Avec le retour de la paix, se développèrent de nombreuses activités de loisirs : vol moteur, vol à voile, parachutisme.
1250 : Roger BACON admet que l'on peut faire des machines pour voler
1496 : Léonard de VINCI trace ses premières ébauches
1855 : Joseph PLIM invente le nom d'aéroplane
1857 : Félix du TEMPLE construit le premier aéroplane en grandeur réelle
1890 : Le 9 octobre, dans le parc d'Armainvillier, pour la première fois, un homme Clément ADER a volé sur un plus lourd que l'air : il réalisa un saut de 50 mètres au ras du sol
Après 100 ans, l'avion est aujourd'hui un moyen de locomotion banal, utilisé annuellement par des millions d'hommes, et permet le transport de milliers de tonnes de fret, dans des délais très courts et sur de grandes distances.
Le mot "avion", du latin "avis" (oiseau) fut donné pour la première fois par Clément ADER en 1897 à son aérodyne. Ce nom s'est imposé dans le langage courant face à aéroplane.
Son histoire
par Patrick EHRHARDT, ( Ailes Anciennes Alsace)
Dans l'esprit des Strasbourgeois, le Polygone désigne communément l'aérodrome de Strasbourg-Neuhof.
Cette appellation trouve son origine dans le fait que le Polygone était une vaste surface dégagée, de forme hexagonale qui, depuis 1720, servait de champ de manoeuvre à l'artillerie.
De 1871 à 1918, le Polygone continua à servir de champ de manoeuvre et de parade lors des grandes revues militaires.
L'existence d'une telle surface plane était idéale pour servir de base aux évolutions d'une nouvelle invention :
Fin avril 1910, un industriel strasbourgeois, M. MATHIS, y fit voler le premier aéronef, une "Antoinette 15" ; la première école de pilotage verra ainsi le jour au Polygone. Le 3/05/1910, la Cathédrale de Strasbourg fut pour la première fois survolée par un appareil ayant décollé du Polygone. Le 22/05/1911 se déroula au Polygone le premier grand meeting aérien.
Progressivement, les militaires s'intéressèrent à l'avion en prenant la place des "civils" avec quelques monoplans d'observation du type "Taube". Un hangar métallique de 150 mètres de long sur 28 de large fut érigé au sud du terrain pour y servir d'abri aux dirigeables militaires en escale à Strasbourg. Durant la Première Guerre Mondiale, une école militaire de pilotage sera basée sur le terrain du Polygone (1ère Compagnie du 4ème Bataillon Aérien).
Le 28/10/1919, le retour de la présence française se manifestera au Polygone par l'arrivée de l'une des plus prestigieuses unités de l'aviation de chasse, le Groupe des Cigognes, auquel avait appartenu GUYNEMER. En 1920, l'ensemble des 9 escadrilles présentes au Polygone furent rassemblées dans le 2ème Régiment d'Aviation de Chasse qui restera stationné au Polygone pendant 13 années.
En avril 1921 arrive à Strasbourg une nouvelle recrue, Antoine de SAINT-EXUPERY, pour effectuer son service militaire au sein du 2ème Régiment d'Aviation. Attiré par l'aviation, Antoine de SAINT-EXUPERY en profita pour apprendre à piloter auprès d'une Société privée présente sur le terrain, la "Compagnie Transaérienne de l'Est" avec pour moniteur- un pilote du 2ème R.A.C. Robert AEBY qui sera, de 1933 à 1939, le chef-pilote de l'aéro-club d'Alsace fondé en 1924.
En mars 1920, le terrain du Polygone sera officiellement ouvert à la circulation aérienne publique ; un bureau de douane sera installé sur place. Très vite, le Polygone deviendra la plaque tournante d'un trafic aérien commercial vers les pays de l'Est avec la mise en place d'une ligne Paris-Constantinople exploitée par la Compagnie Franco-Roumaine.
Le 1/11/1920, la ligne Paris-Prague est ouverte avec comme étape intermédiaire- le terrain du Polygone, à raison d'un aller-retour quotidien (en fonction des conditions météorologiques).
Le 2/09/1923 fut inaugurée la première liaison commerciale de nuit avec passagers à destination de Paris).
Durant les années vingt et trente se déroulèrent au Polygone de nombreux meetings aériens qui rassemblèrent tous les grands noms de l'aviation et attirèrent plusieurs milliers de spectateurs.
Au sein de l'aéro-club d'Alsace fut développée une section d'aviation sanitaire dirigée par le Docteur Willy MATTER qui a mis au point un traitement original de la coqueluche.
La Seconde Guerre Mondiale mit une parenthèse à l'activité civile du Polygone, le terrain servant d'école de début pour les futurs pilotes de la Luftwaffe.
Après le retour de la paix, le Polygone retrouva une activité pacifique avec le développement de multiples activités sportives sous l'égide de l'aéro-club d'Alsace : vol moteur, vol à voile et parachutisme.